"Pour moi, la pire des choses serait de vivre esclave.

On peut tout avoir : à manger, à boire. De quoi se vêtir, un toit où se loger :

Si on n'a pas la liberté, si on n'a pas la fierté, si on n'est pas indépendant, cela n'a ni goût, ni valeur"
                                                                  Ahmad Shah Massoud

Darah Afghanistan

99 rue Leguen de Kerangal 35200 Rennes

téléphone :02 99 50 41 43

darah.afghanistan@gmail.com

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L'association

Darah Afghanistan œuvre depuis 1981 pour soutenir le peuple afghan et la reconstruction du pays grâce à l'éducation.

 

Enseignement primaire et secondaire
Depuis 2001, Darah-Afghanistan a construit 8 écoles dans la vallée d’Istalif, située à 50 kms au nord de Kaboul, la capitale. 2500 élèves sont scolarisés dans ces écoles de proximité qui vont du primaire au baccalauréat. Grâce à Darah, l’alphabétisation progresse, en particulier pour  les filles qui ont été privées d’instruction sous le régime des talibans de 1996 à 2001. Soutenir les écoles d'Istalif, c'est aussi retarder le mariage précoce des jeunes filles dès l’âge de 13 ans.

 

Enseignement supérieur
Depuis 2003, Darah-Afghanistan a créé un pôle d’enseignement et de recherche appliquée sur l’architecture de terre, au sein de l’Université Polytechnique de Kaboul. Aujourd’hui, 3 millions d’afghans n’ont pas de logements. Ce centre travaille sur des matériaux innovants conçus pour la reconstruction dans le respect de l’environnement. 
Le matériau terre représente la seule alternative pour un habitat sain, économique et écologique. Le centre emploie 10 salariés (architecte, ingénieurs, maçons et ouvriers qualifiés).  

Lettres d'information 

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La colère, la honte, l'amertume nous habitent... 

15/08/2021

Chères amies et chers amis de l’Afghanistan,


L’Afghanistan n’est plus ce pays dont le monde se fout, comme disait Christophe Ponfilly. Il est revenu sur le devant de la scène, et pour cause.
La colère, la honte, l’amertume, nous habitent. 


La colère : comment le président Joe Biden a-t-il pu commettre cet acte impardonnable d’abandonner l’Afghanistan à son sort, aux mains d’un groupe fondamentaliste d’un obscurantisme redoutable, en sachant que les femmes vont être les premières à payer un tribut insupportable ?  Comment n’a-t-il pas réalisé que ce départ est un aveu de défaite et un message donné aux groupes terroristes du monde entier : « patientez, les talibans ont mis 20 ans et ils ont gagné ».

 

L’amertume : nous sommes interpellés par  celles et ceux qui travaillent avec l’association depuis 20 ans, et qui nous lancent un appel au secours. Ils ont cru aux écoles, ils se sont investis à nos côtés, ils nous ont offert leur pays. Que pouvons-nous répondre aux musiciens que nous avons fait venir en France, qui nous ont enchantés des soirées entières ?

 

La honte : nous n’avons pas de réponse. L’ambassade de France nous a répondu qu’ils ne correspondaient pas aux critères de sortie du territoire, puisqu’elle n’avait pas établi de contrat direct avec eux. Qu’ils subissent donc !

 

Darah Afghanistan

 Hommage à Bernard

22/07/2021

 Hommage à Bernard

 Darah veut rendre hommage à Bernard qui nous a quitté ce mardi 20 juillet 2021. « Une si belle personne, le cœur sur la main, toujours le sourire et les yeux pétillants, attentif aux autres, discret ». Nous transcrivons ici les mots qui sont naturellement venus à ceux qui l’ont connu. Bernard a beaucoup milité pour l’Afghanistan, donnant de son temps et de sa personne sans compter.  Nous lui témoignons notre profonde reconnaissance et lui dédions ces deux poèmes de Rumi.

 

Le Roi de la pensée sans trouble
En dansant s'en est allé
Vers l'autre pays,
Le pays de la Lumière.

 

Au moment de la mort l'âme quitte le corps,
Elle le laisse comme habit ancien,
Elle le redonne à la poussière
Ce corps qui était poussière
Et façonne un corps fait de sa propre lumière ancienne.

 

Bernard, à toi qui  aurais toute ta place sur ce graffiti « I’ll never walk alone », aux côtés de Massoud, nous te disons merci. Nos pensées vont vers Joëlle, celle que tu as accompagnée de longues années, unis dans votre soutien à l’Afghanistan.

Une allée pour honorer le Commandant Massoud

01/03/2021

Une allée pour honorer le Commandant Massoud

Chères amies, chers amis,

 

 « Afghanistan. Pays lointain, en guerre, dont tout le monde se fout. Ou presque... » disait Christophe de Ponfilly, auteur du film « Massoud, l’Afghan ». Aujourd’hui, 20 ans plus tard, la France se rappelle : le conseil de Paris veut honorer le Commandant Massoud, celui qui a résisté à l’armée rouge puis aux talibans, qui a défendu son pays jusqu’à lui donner sa vie : la nomination d’une allée à son nom a été votée à l’unanimité, elle aura lieu en mars dans le Paris 8ème. Ceux qui se sont battus pendant des années sur le terrain et continuent encore aujourd’hui, comme notre association, éprouvent une satisfaction bien amère car ils ont connu fort peu de soutien lors de la lutte de ce peuple contre la plus grande puissance militaire au monde, l’Armée rouge. Aujourd’hui le pays est au bord d’un avenir qui peut basculer dans le plus grand obscurantisme. Les accords passés entre le gouvernement Trump et les talibans sont une honte : cet accord permet l’accès au gouvernement afghan des anciens ennemis de l’Amérique. Les talibans ne respectent aucunement leur engagement, les attentats sont quotidiens, les morts sont nombreux, les migrants fuient de plus en plus. Par ailleurs, l’alliance Chine Pakistan en soutien aux talibans demande un gouvernement provisoire, ce qui affaiblit de plus en plus le gouvernement afghan. Que font nos politiques ? Le nouveau gouvernement américain changera-t-il les choses ? Une nouvelle position peut-elle se faire jour en Europe ? Toutes ces questions nous taraudent et nous inquiètent. 

 

Mais DARAH, malgré les difficultés augmentées par la crise sanitaire, continue de faire ce qu’elle sait faire et a toujours fait : être aux côtés de la population et plus particulièrement les élèves et les étudiants. C’est vraiment un crève-cœur de savoir les écoles d’Istalif fermées depuis maintenant 10 mois. Nous espérons qu’une nouvelle année scolaire pourra commencer fin mars, juste après le nouvel an. Pour l’instant, nous continuons de verser le salaire du chauffeur, pour qui c’est le seul revenu. Et si les écoles sont fermées, les enseignants continuent de se réunir dans les locaux de la Direction de l’enseignement. C’est pourquoi Darah a financé l’achat de panneaux solaires pour parer aux coupures d’électricité fréquentes.

 

Au centre d’architecture de terre de l’Université polytechnique de Kaboul, les cours sont arrêtés en raison de la Covid 19, depuis deux mois. En réalité, c’est la sécurité qui a poussé à la fermeture complète de l’université, suite à l’attentat qui a eu lieu en novembre 2020 à l’Université de Kaboul, provoquant 32 morts et de nombreux blessés. Le gouvernement afghan a attribué cet attentat au groupe taliban de la région. Si le centre d’architecture de terre n’est plus ouvert aux étudiants, les salaires des personnels sont versés tous les mois : actuellement, l’équipe travaille sur un projet de réaménagement du bazar au centre-ville de Sarobi, situé à 60 kms de Kaboul, en utilisant les techniques de recherche sur la terre.  Effectivement, le gouvernement afghan s’intéresse à ce mode de construction et cherche à le promouvoir. 

 

Cet hiver, il y a eu pour l’instant très peu de neige et de pluie, ce qui fait craindre une sécheresse à venir. Le changement climatique est bel et bien réel. Hier, 10 février 2021, il faisait 20° à Kaboul, le printemps est en avance de plus d’un mois. Kaboul manque cruellement d’eau, et le gouvernement afghan et les Indiens viennent de signer un accord pour la construction d’un nouveau barrage pour alimenter la ville.

 

Pour DARAH, cette période est difficile pour récolter des fonds. Différents marchés et concerts ont dû être annulés. Chères amies, chers amis, une fois de plus nous vous remercions pour votre soutien envers les Afghans qui paient un lourd tribut aux erreurs des politiques de tout bord. Nous vous communiquons les nouvelles coordonnées bancaires de DARAH (nous avons dû quitter la Banque postale qui a refusé de continuer à envoyer de l’argent en Afghanistan), et aucune autre banque n’ayant voulu nous accueillir, soit par frilosité soit par manque d’intérêt, c’est finalement la Banque de France qui a désigné le Crédit agricole. 

 

Christophe de Ponfilly disait  : « on n'approche pas impunément un drame; on ne s'implique pas à la légère dans les histoires des autres : la vie prend un autre sens, se gonfle d'une nouvelle importance ».
  

Alors très sincèrement, nous vous disons MERCI.

 

Darah Afghanistan